Vers un non-lieu pour le nuage de Tchernobyl ?

Expéditeur original:    Patrick Maupin
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Patrick
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Vers un non-lieu pour le nuage de Tchernobyl ?

Créé le 23/03/2011 à 08h11
[image: Portrait du professeur Pierre Pellerin, fondateur et directeur jusqu’en 1993 du Centre International de Référence pour la Radioactivité de l’OMS, pris au Vésinet le 16 octobre 1986]

Portrait du professeur Pierre Pellerin, fondateur et directeur jusqu’en 1993 du Centre International de Référence pour la Radioactivité de l’OMS, pris au Vésinet le 16 octobre 1986 / AFP

En bref – *L’essentiel de l’info*

Peut-on faire confiance aux scientifiques avant l’arrivée des particules radioactives de la centrale de Fukushima sur la France ? Plus de vingt-cinq ans après la catastrophe de Tchernobyl, les responsables de l’époque – qui s’étaient trompé – n’ont toujours pas été jugés définitivement. Ils pourraient bénéficier d’un non-lieu. C’est du moins ce que va requérir le parquet général lors d’une audience de la Cour d’appel de Paris le 31 mars.
La Chambre de l’instruction doit étudier ce jour l’appel formé par le professeur Pierre Pellerin, mis en examen pour tromperie aggravée dans cette affaire, contre le refus de la juge d’instruction chargée de l’enquête d’ordonner un non-lieu.

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Jean-Alphonse Richard | 23/03/2011 – 07h59
[image: écouter] Le parquet veut mettre fin à l’enquête sur Tchernobyl en France <http://media.rtl.fr/online/sound/2011/0323/7670827677_le-parquet-veut-mettre-fin-a-l-enquete-sur-tchernobyl-en-france.mp3>

*En détails*
La chambre de l’instruction a d’ores et déjà suspendu début mars l’instruction conduite depuis une décennie par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy.

Ce litige judiciaire survient en pleine crise nucléaire au Japon, où les autorités tendent de maîtriser l’accident de la centrale endommagée par un séisme et un tsunami à Fukuchima <http://www.rtl.fr/dossier/international/menace-nucleaire-au-japon-apres-le-tsunami-7667415499>, mais le parquet souligne qu’il s’agit d’une coïncidence.

Une seule personne est mise en examen dans le dossier français, *le scientifique spécialisé dans le nucléaire, Pierre Pellerin, 88 ans, poursuivi pour « tromperie aggravée »*. Il est soupçonné d’avoir caché des informations qu’il détenait sur la radioactivité amenée par le nuage issu de l’explosion de Tchernobyl, passé sur une partie de la France du 30 avril au 5 mai 1986, notamment sur l’Est et sur la Corse.

Il était directeur du service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), l’une des administrations chargées de la question nucléaire, à l’époque de l’explosion d’un réacteur de la centrale ukrainienne, le 26 avril 1986. *Le dossier porte plus largement sur les plaintes de plusieurs centaines de personnes souffrant d’affections de la glande thyroïde*, classiques en cas de contamination radioactive.

*Une instruction étouffée ?*

Le parquet estime qu’aucun lien n’a pu être établi scientifiquement entre ces maladies et le passage du nuage. Concernant le professeur Pellerin, il estime qu’il est impossible de retenir l’intention de mentir sciemment. Les associations de familles de victimes et les organisations anti-nucléaires ont annoncé leur intention de manifester devant le palais de justice le 31 mars pour protester contre l’intention exprimée par le parquet et ont fait appel au ministre de la Justice Michel Mercier.

« Les victimes françaises de Tchernobyl estiment que cette attitude vise à étouffer l’instruction pénale portant sur la problématique majeure de la communication officielle en direction des populations », a dit dans un communiqué Chantal Lhoir, co-présidente de l’Association française des malades de la thyroïde.

Sortir du nucléaire parle de « *véritable provocation de la part des autorités françaises*, dont l’indécence est d’autant plus incroyable que le monde connaît aujourd’hui une catastrophe nucléaire majeure, et que les Français réclament qu’enfin cessent les mensonges sur le nucléaire et ses graves dangers pour la santé humaine. ».

La gestion de la catastrophe de Tchernobyl en France fait débat encore aujourd’hui. Contrairement à d’autres gouvernements européens, celui de Jacques Chirac n’avait pris aucune mesure préventive, comme l’interdiction de consommer des produits frais ou la distribution de pilules d’iode à la population.

(Avec dépêches)

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