la machine à Lire vendredi 7 juin 201 3 18h30 Alain Brossat

 

On se souvient que Alain Brossat est l’auteur du livre « Le yiddishland  révolutionnaire » qui a donné lieu au film « Les révolutionnaires du  yiddishland », que les rencontres  « la classe ouvrière, c’est pas du  cinéma » avaient projeté il y a quelques années avec Alain Brossat, en  présentateur passionnant.

Son analyse de la xénophobie ambiante mérite le détour. un détour par :

la machine à Lire vendredi 7 juin 2013
18h30


Alain Brossat


Pour son ouvrage Autochtone imaginaire, étranger imaginé : retour sur la xénophobie ambiante publié aux éditions du Souffle.

Alain Brossat enseigne la philosophie à l?université Paris VIII-Saint-Denis. Il est notamment l’auteur de L’Épreuve du désastre, le XXe siècle et les camps (Albin-Michel, 1996), Les Tondues, un Carnaval moche (Hachette Pluriel, 1994), Le Corps de l’ennemi : hyperviolence et démocratie (La Fabrique, 1998), L’Animal démocratique (Farrago, 2000), La Démocratie immunitaire (La Dispute, 2003), La Résistance infinie (Lignes, 2005), Le Grand dégoût culturel (Seuil, 2008) et Les serviteurs sont fatigués (les maîtres aussi) (L’Harmattan, 2013).

« Il faut donc le dire avec force : il n’y a pas davantage de «question de l’étranger » dans nos sociétés aujourd’hui (en Europe occidentale) qu’il n’y avait de « question juive » dans l’Allemagne de la fin des années 1920 et du début des années 1930. Et il y a bien, oui, une sérieuse « question de l’autochtone » qui, sous l’effet des chocs cumulés et corrélés qu’il subit, voit se déliter son sentiment du « propre » ‘ comme il y avait assurément, au tournant des années 1920, un sérieux « problème allemand » (social, politique, historique) du fait de la succession des chocs apocalyptiques endurés par ce pays depuis 1914 (la guerre, la défaite, la chute de l’Empire, l’échec de la révolution de 1918-19, le chaos des premières années de Weimar, la crise de 1929’). La menace que constituerait la prolifération de l’étranger-parmi-nous, telle que l’éprouvent les plus fragiles des « autochtones » (un sentiment qui se condense dans la formule « on n’est plus chez nous »), est en vérité le pseudonyme du sentiment de déperdition du « propre » nourri en tout premier lieu par les phénomènes de globalisation, de liquéfaction des rapports sociaux, et bien sûr, par la déqualification, la désaffiliation, la perte de statut, de reconnaissance, de dignité, de droits, etc. ‘ tous ces « chocs » en série éprouvés par ceux qu’on pourrait appeler les « petits autochtones » d’aujourd’hui (sur le modèle des petits Blancs du monde colonial). »  (Alain Brossat)

Autant vous prévenir :
« La rencontre, organisée dans les cadre des Rencontres d’Espaces Marx, sera animée par André Rosevègue. », dit la machine. Animée, c’est peut-être un bien grand mot.
Je compte sur vous pour cela.
André

UJFP Aquitaine <ujfp.aquitaine@yahoo.fr>
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